Symposiums

Les symposiums sont pour moi une façon très enrichissante de sortir la création du contexte de l’atelier. Ces évènements sont souvent une provocation par rapport aux thèmes ou aux matériaux habituellement travaillés. Le fait d’y côtoyer d’autres créateurs de provenances et de cultures différentes qui sont habités de préoccupations artistiques très diversifiées est très stimulant. Aussi, les symposiums constituent une forme d’échange privilégié avec le public qui n’a pas lieu de la même manière lors des expositions ou des vernissages.

Le défi de réaliser une œuvre sculpturale dans un symposium est très grand, car ces événements sont généralement de courte durée et l’on doit produire les œuvres dans des conditions travail rudimentaires influencées par l’environnement et la température. L’échelle des œuvres est le plus souvent monumentale parce que celles-ci sont confrontées à un environnement extérieur qui est beaucoup plus vaste que celui de l’atelier ou de la galerie. Enfin, certaines œuvres doivent être conçues pour durer ce qui représente un défi supplémentaire dans un contexte extérieur.

Dans tous les évènements auxquels j’ai participé, je ne peux pas affirmer que j’y ai réalisé mes meilleures œuvres. Parfois le façonnage des matériaux ou le projet lui-même s’avèrent d’une trop grande difficulté de réalisation qui oblige à modifier les intentions de départ. Quelquefois encore, une présence trop engagée du public peut affecter ma concentration au travail ou certains choix esthétiques. D’autres fois, ce sont les conditions climatiques qui nous font perdre un temps précieux. Il n’est pas rare qu’avec le recul, certaines œuvres me paraissent même mauvaises ou mal réalisées, j’aimerais pouvoir les détruire ou encore les changer. À mon avis, ce n’est pas forcément la réalisation du produit final qui compte. Comme l’étymologie du mot symposium l’indique c’est une rencontre culturelle ; ce qui est enrichissant de ce genre d’événement, c’est l’échange, le dépaysement et le dépassement de soi qu’on y vit.